Compte rendu de la séance 5

Duntak, deuxième semaine du mois des bourgeons

IRL 25/09/2021

Une matinée tranquille

Nos héros ont beaucoup de projets pour cette journée et sont debout très tôt (même Tano pourtant habitué aux grasses matinées).

Johanna

L’évasion à la prison de Divock inquiète Johanna et elle souhaite jeter un coup d’oeil dans les registres d’entrées de la ville. Elle se rend donc à Fort Greifstark, et s’assure de la coopération (et le silence) de deux employés du Fort moyennant deux bourses bien remplies. Elle ne trouve rien d’inquiétant dans les entrées-sorties de Brenhaven. En revanche, elle trouve une note d’information concernant l’identité de certains évadés. Il s’agit de :

• Maxima Maggiere, incarcérée pour trahison. Elle a essayé de renverser le Roi pour remplacer le système féodal par une magiocratie. Elle est décrite comme extrêmement dangereuse.
• Jorick (pas d’info supplémentaire)
• Grimnir, incarcéré pour haute trahison, très dangereux.
• Caribert

La note précise que d’autres prisonniers manquent à l’appel et que l’identification de corps est en cours.

Johanna est soulagée (Hella n’est pas dans la liste), inquiète (Grimnir en liberté, ce n’est pas une bonne nouvelle) et perplexe (que faisait Caribert, le demi-frère du Roi, à Divock ?)

Launegisilus Maggiere

Elle jette également un coup d’oeil au cadastre pour se renseigner sur les bâtiments qui se trouvaient à l’endroit de la Sylve. Beaucoup d’habitations, quelques échoppes et une place, la Place des Amoureux construite autour de la statue de Launegisilus Maggiere. Aucun bâtiment officiel d’importance. Johanna est un peu déçue : elle s’attendait à trouver quelque chose de moins ordinaire qui pourrait expliquer la présence de la forêt magique.

Morrigan et Tano

Griseldis

De leur côté, Morrigan et Tano souhaitent explorer les souterrains nains. Ils partent à la recherche de Griseldis, une jeune fille qui loue ses services en tant que messagère et livreuse et dont la rumeur prétend qu’elle connaît les souterrains nains. La chance leur sourit : ils la trouvent alors qu’elle sort des HLM (Habitations à Loyers Misérables) que sont les entrepôts reconvertis en logements dans le quartier de la rivière. La toute jeune fille, d’abord méfiante, accepte finalement (contre 1po, un repas et la promesse de ne jamais rien dire aux Rats) de les retrouver à la tombée de la nuit pour les guider dans les tunnels.

Elesiel et Rosa

En se levant, Elesiel va jeter un coup d’oeil dans la chambre de Signe et Otto : tout est encore sens dessus dessous ! Il décide de faire dormir les deux enfants dans deux chambres séparées la nuit prochaine et missionne Lilibeth pour s’occuper de la jeune malade pendant la journée. Les PJ commencent à envisager une expédition dans les bois de Liffraie pour récolter cette fleur que leur a montré Tobias et qui pourrait peut-être soigner la jeune fille. Cette solution leur semble moins dangereuse qu’une expédition au Temple du Serpent.

Rosa est très intriguée par ce Matthéus qui la cherchait. Elle pense qu’il s’agit peut être du précédent propriétaire de la Tour qui se trouve de l’autre côté de la rivière au nord de la ville et qui abrite aujourd’hui les lanterniers. Elle décide de se rendre sur place et Elesiel propose de l’accompagner.

Canaan

Pour traverser la rivière, ils dépensent quelques piécettes pour emprunter le bac manoeuvré par le passeur Canaan. Elesiel engage la conversation et découvre avec surprise un homme plutôt affable.

- Je suis le prophète de Anon. Anon est un Dieu bienveillant. Les autres Dieux, jaloux de la générosité dont il faisait preuve envers les mortels lui ont retiré son nom. Anon promet à ses fidèles une terre pour bâtir une nouvelle société plus juste.

 

 

- Non Rosa, être borgne ne m’empêche pas de lire, mais je n’aime pas trop lire : la plupart des livres qu’on trouve sont des livres religieux et je n’apprécie pas trop les prêtres des autres obédiences. Ils ne pensent qu’à acquérir plus de pouvoir et de richesses.

- Je trouve anormal que les biens matériels soient concentrés entre les mains de quelques uns et bien trop souvent, luxure rime avec corruption de l’âme. Il n’y a rien de plus important que la richesse spirituelle.

- Oui Rosa, je mange des pommes, mais pas de silure parce qu’Anon m’a dit que ce poisson était impur.

Elesiel se promet d’aller au prochain prêche de cet intriguant prophète.

Arrivés à la Tour des lanterniers, Rosa se dirige sans hésitation vers les escaliers extérieurs, mais un homme sinistre au costume gris l’interpelle. Il s’agit de Franz, le chef des lanterniers. Elesiel réussit à accaparer son attention suffisamment longtemps pour permettre à la statue de monter jusqu’à l’étage du lierre vivant, de chuchoter, devant la porte fermée, quelques mots à l’attention de Matthéus et de laisser un message griffonné sur un parchemin.

Elesiel et Rosa prennent ensuite un moment pour aller flâner dans la boutique d’Ilinka l’alchimiste. Rosa est à la recherche d’une pierre semi-précieuse mais Ilinka est en rupture de stock pour le moment.

Retour de Klaus

Tout le monde est de retour pour le coup de feu du midi. Chacun a remarqué une présence elfique inhabituellement importante dans la ville et entendu les statues d’Augustus Maggiere clamer l’annonce suivante

Quelques habitués sont présents à l’Auberge : Hidilbald, Enguerrand, Anthelme et Lémy.

Johanna semble ailleurs pendant tout le service. Rosa la voit même pleurer … certainement de joie pense-t-elle.

Pendant le service, Tano entend une rumeur à propos du fils (10 ans) de Galdor le bottier. Il aurait été vu les cheveux magiquement dressés sur la tête. Un nouvel enfant prodige ? Il prévient Morrigan qui demande à Lémy d’aller surveiller la maison.

Enguerrand boit encore plus que d’habitude sous l’oeil désapprobateur d’Anthelme qui est obligé de le porter jusqu’à sa chambre en début d’après midi. Rosa et Tano observent la scène d’un oeil suspicieux en se demandant si le jeune noble ne serait pas Zorro La Flèche. Rosa soupçonne Enguerrand de faire semblant d’être ivre et demande à Albert de ne plus servir désormais à Enguerrand que de la bière largement coupée à l’eau et agrémentée des “épices” d’Elesiel. Quelques heures plus tard, Anthelme emmène son maître dans le manoir familial en s’excusant pour le dérangement.

Dans l’après midi, Morrigan se rend à l’échoppe du bottier sous le prétexte de faire réparer de vieux souliers. A l’abri des oreilles indiscrètes, elle lui recommande de quitter la ville rapidement avec son fils.

Un peu plus tard, Klaus franchit la porte de l’Auberge escorté par Tharivel. Klaus est accueilli chaleureusement puis va prendre un bain avant de reprendre le travail. Elesiel lui précise de ne pas se baigner dans le bac de gauche (celui qui sert aux bains de Signe). Marinette semble très inquiète en entendant cette recommandation. Elesiel lui explique qu’il est préférable de ne pas l’utiliser par mesure de précaution parce qu’il sert à Signe. Marinette tourne un peu autour du pot et finit par demander franchement si l’utilisation de ce bain pourrait rendre un homme impuissant. Elle est soulagée par la réponse négative du barde qui a du mal à se retenir de rire.

Tharivel, après avoir jeté un rapide coup d’oeil dans la salle, prend son neveu à part et lui fait une petite leçon de morale :

Les objets maudits ou les maladies magiques sont des phénomènes dangereux à ne pas prendre à la légère. Ils sont un danger pour l’ensemble la population et le devoir de chacun est de s’assurer que ce type d’objet ou maladie soit neutralisé le plus rapidement possible. Les arindeäls sont les seules à pouvoir s’en occuper sans risque. Tu es sûr de ne rien avoir oublié mon neveu ?

Tano essaye de se justifier en racontant qu’il s’était emballé et qu’en réalité, il n’y avait pas plus d’objet maudit que d’enfant malade. Tharivel ajoute alors dans un murmure :

Les enfants malades de magie sont également un danger. Le mieux est peut être de les faire sortir de la ville voir du Valseptente vite.

Puis il quitte l’Auberge sans un mot de plus.

 

 

Galdor le bottier

En fin d’après midi, Lémy vient annoncer qu’il a vu un faucon blanc survoler la rue du bottier. Morrigan, Tano et Elesiel décident de se rendre sur place. Ils mettent un tonneau sur la charrette à bras pour faire semblant de faire une livraison dans la rue.

La nuit est en train de tomber quand ils arrivent. Tano remarque un loup sortir de la Sylve toute proche, bientôt suivi de deux archers, un épéiste et deux arindeäls. Simultanément, il repère une silhouette encapuchonnée descendre du toit de la maison de Galdor vers une petite fenêtre à l’étage. Il prévient ses compagnons qui pensent instantanément : Les elfes ont tendu un piège à La Flèche !. Ils réagissent sans se concerter. Morrigan parle d’une voix forte “Ce sont bien des elfes que je vois approcher ? Poussons nous compagnons pour ne pas les déranger”. Elesiel se porte à leur rencontre et pour essayer de les distraire avec des paroles vides de sens et les retarder au maximum. Tano voit la silhouette remonter rapidement sur le toit et commencer à s’éloigner quand l’une des arindeäls s’exclame “Il est là ! Attrapez-le !” et se précipite à la suite de son loup. Elesiel (“Pardon, oops, pardon”) parvient à ralentir deux elfes et Morrigan (“Quelle maladroite je fais !”) en ralentit deux autres. Ils ne peuvent cependant pas empêcher l’un des archers de décocher une flèche qui semble faire mouche.

Rapidement, les elfes se ressaisissent et partent à la poursuite de l’encapuchonné. Morrigan et Tano rentrent à l’Auberge tandis qu’Elesiel monte sur les toits et essaye de trouver un moyen d’approcher La Flèche sans se faire voir par les elfes.

Finalement, il retrouve le héro masqué visiblement blessé qui essaye de reprendre son souffle près du vieil If. Les elfes ne sont pas loin, l’étau se resserre. Elesiel se manifeste et approche sa main jusqu’à le toucher : “Je veux vous aider”. La Flèche le laisse faire en baissant la tête pour dissimuler son visage dans l’ombre. Le barde récite alors une incantation. “Merci” dit La Flèche avant de partir, désormais invisible.

Visite des souterrains nains

Elesiel rentre à l’Auberge juste à temps pour l’expédition souterraine. Griseldis vient de terminer d’engloutir une quantité incroyable de nourriture. Du haut de ses 11 ans et de son mètre dix, elle toise les PJs en fronçant le nez d’un air réprobateur : “zêtes grands ! J’espère que zêtes pas clofropode en plus !”

Elle les guide ensuite vers un puits qui se trouve sur une placette peu fréquentée derrière les entrepôts. Elle explique (avec ses mots) qu’il faut descendre environ 3 mètres dans le puits pour emprunter ensuite un tunnel horizontal puis remonter à l’air libre.

L’exercice réclame moins une bonne condition physique que la capacité à rester calme pendant l’opération. Rosa qui n’est pas très à l’aise sous l’eau, manque de paniquer mais Elesiel parvient à la rassurer. Tout le monde finit par se retrouver dans un couloir parfaitement rectiligne et régulier. Des runes naines sont gravées tout autour de la cavité par laquelle ils sont sortis. Le long de ce couloir coule un canal qui charrie les eaux usées de la ville. L’odeur n’est pas agréable, mais supportable. En revanche, le plafond est vraiment bas et les grands doivent progresser à genoux ou à quatre pattes. L’étroitesse des lieux et les précautions nécessaires pour avancer rendent la progression très lente et éprouvante pour toute personne de plus d’1m50.

Griseldis leur montre le chemin qu’elle emprunte régulièrement. Elle leur indique qu’elle a emprunté une seule fois le passage nord (mais il faut nager dans la fange). Il y a une sortie près de l’église, mais elle a failli se faire attraper par les Rats alors elle n’y va plus. Elle leur indique aussi qu’elle ne va plus dans le passage est parce qu’une fois, elle y a aperçu de la lumière et senti une forte odeur de souffre.

Les PJs la laissent remonter en surface et continuent leur exploration. Johanna décide de traverser la fange et manque de se noyer. Elle découvre néanmoins un passage secret qui semble donner sur une sortie vers un puits qu’ils estiment être dans la Sylve. Ils ne montent pas vérifier. Morrigan explore le passage à l’est et découvre des habitations naines abandonnées depuis longtemps.

Au bout d’une bonne heure, les PJs décident de rentrer, épuisés, trempés et sales. Après un passage aux bains, ils vont se coucher.

Johanna, qui redoute la journée du lendemain, a du mal à s’endormir.

 

 

Le retour des enfants prodiges

Johanna se lève à la première heure pour être sûre d’avoir une place au premier rang à Fort Greifstark et demande à Klaus de l’accompagner. Elle espère sans trop vouloir y croire.

Pour l’occasion, le pilori a été remplacé par des tables couvertes de victuailles. Les statues d’Augustus scandent le message annonçant le retour des enfants ainsi que le message suivant :

Griseldis apparaît comme par miracle et lui tend un parchemin avant de disparaître dans la foule. On lui annonce le retour de son enfant !

Les heures s’étirent et ce n’est qu’en fin de matinée qu’une procession sort de la Sylve pour se diriger vers le Fort. Aerendar est au centre du cortège, accompagnée de trois enfants. Chacun d’entre eux scrute la foule à la recherche d’un visage connu.

Chiara

Johanna parvient à capter le regard de sa fille Chiara, qui lui adresse alors un sourire en lui faisant un petit signe de la main. Seule la présence rassurante de Klaus à ses côtés lui permet de rester debout tant l’émotion est forte. Elle a encore du mal à y croire.

Eléonore d’Orville

Lotta

Aerendar

Aerendar prononce alors un discours qu’elle conclut en encourageant les brenhavenois à fêter le retour des enfants et les parents des dits enfants à rentrer chez eux. Johanna laisse Klaus sur place pour garder un oeil sur Chiara et rentre à l’auberge.

Pendant ce temps, les autres PJs prennent leur temps. Morrigan et Elesiel se rendent aux portes de la ville pour se rendre compte qu’elles sont fermées : les réfugiés n’ont pas le droit d’entrer et les brenhavenois ne sont pas autorisés à sortir pour le moment.

Morrigan décide d’accompagner Tano qui veut assister au retour des enfants. La foule est dense et ils ne parviennent pas à s’approcher suffisamment pour voir quoi que ce soit. Ils décident de passer par les toits qui sont déjà bien occupés. Ils arrivent juste à temps pour observer la procession et entendre le discours de Aerendar.

 

 

Morrigan grommelle et se demande bien ce qui lui a pris de monter sur ce toit. Tano scrute la foule et repère Enguerrand, accompagné comme toujours par Anthelme. Après le discours de Aerendar, Enguerand s’éloigne rapidement en direction de son manoir laissant Anthelme sur place. Le baron d’Orville ne semble pas souffrir de blessure. Pourtant La Flèche a été blessée hier soir ! Il bénéficie certainement de soins magiques…

Tano repère également un homme qui regarde fréquemment dans leur direction. Au moment de descendre, il en informe Morrigan qui le reconnaît immédiatement. Il s’agit d’Answald. Ils le rattrapent à l’extérieur de la ville (les portes sont à nouveau ouvertes) et Morrigan, qui semble le connaître, lui demande s’il peut lui fournir un stock de fleurs bleues (celles qu’on trouve dans les bois de Liffraie). Answald finit par accepter : il fournira des fleurs le lendemain en échange de deux arbalètes fonctionnelles.

Une visite à l’Auberge du Pont

Elesiel et Rosa décide de profiter de la situation pour en apprendre plus sur Ermelinde et Léna à l’Auberge du Pont. Ils sont arrêtés par Urdhork, le videur demi orque. “L’Auberge est fermée ! Allez vous en !”

Elesiel avertit Rosa de ses intentions puis devient invisible.

Intrigués par des bruits venant de la salle de l’Auberge, il s’approche et aperçoit par la fenêtre bon nombre de ses amis : Conrad, Albrecht et Erwin sont là discutant, riant et buvant des bières en compagnie d’une dizaine d’autres personnes et Carmichaël. Il reste quelques instants pour écouter les conversations :

“Une journée chômée pour le retour de trois gamins ! Et comment je nourris ma famille moi ?”

“Carmichaël, c’est vrai de vrai alors ? On a une bière gratuite par jour ?”

Elesiel ne s’attarde pas. Son objectif est de l’autre côté de la cour. Il se dirige vers le bâtiment à l’Ouest qui semble silencieux. La serrure est verrouillée. Il escalade alors la façade pour pénétrer à l’étage par une fenêtre mal fermée : une chambre décorée avec mauvais goût. Il sort et débouche dans un salon confortable. Derrière les rideaux, toutes les portes semblent fermées.

Il renverse avec fracas une table surmontée d’une lanterne éteinte puis, toujours invisible, va se plaquer contre le mur. Quelques secondes plus tard, une femme d’un âge avancé, vêtue comme une souillon, descend l’escalier de gauche et commence à mettre de l’ordre. Elesiel décèle sur son visage les signes d’un enfaytement.

Il monte silencieusement les escaliers et se retrouve dans un long couloir qui rejoint l’autre bâtiment. Au bout du couloir un escalier descend vers la salle de l’auberge. Une seule porte n’est pas verrouillée. Elle s’ouvre sur une immense chambre qui embaume un parfum capiteux. La chambre est surchargée d’oeuvres d’art toutes très belles individuellement, mais qui ainsi rassemblées font une décoration pour le moins rococo. Sur la droite se trouve un lit à baldaquin qui semble … occupé par une bête à deux dos. Elesiel referme la porte prudemment et quitte l’auberge : son sort va bientôt prendre fin.

A partir de ce moment, Rosa ne perd pas une occasion de dire aux elfes qu’elle rencontre que “le videur de l’Auberge du Pont fait son travail de videur et Carmichaël a ouvert son établissement malgré l’interdiction. Mais c’est pas pour délationner.”

En s’attardant sur les bords de la Waldine, ils ont le plaisir de voir une patrouille du guet entrer sur le pont, arrêter Urdhork. Ils décident de rentrer quand les protestations de Carmichaël montent dans les aigües “Mais puisque je vous dis que c’était une petite réunion privée entre amis !”

 

 

Le retour de Chiara

Johanna rentre à l’Auberge de l’Épée très agitée. Le personnel se rend vite compte qu’elle n’est pas dans son état normal et garde ses distances sans la perdre de vue. Elle tourne comme un lion en cage jusqu’à ce qu’une patrouille elfique arrive aux portes de l’ancienne ferme fortifiée. Seules une arindeäl et Chiara entrent dans la cour. L’arindeäl s’assure que Johanna accepte de s’occuper de la jeune fille avant de lui lâcher la main. Chiara se précipite dans les bras de sa mère. L’arindeäl prend rapidement congé laissant à Chiara une légère protection de 3 épéistes et 3 archers elfes.

Johanna est partagée entre le bonheur de retrouver sa fille et la crainte de découvrir ce qu’elle est devenue.

Les retrouvailles sont timides, l’une et l’autre ne sachant pas trop comment se comporter. Chiara n’a pas été enfaytée mais elle est clairement embrigadée. Elle dit maitriser maintenant son don magique mais ne veut pas en faire la démonstration car il faut utiliser ce don avec parcimonie, dans le respect de la nature, et non pour assouvir des envies personnelles

Johanna annonce à sa fille l’enfaytement de son père. La jeune fille n’a pas la réaction attendue ce qui perturbe beaucoup l’intendante.

L’espionne qui sommeille en elle ne peut s’empêcher de poser des questions sur les elfes et les réponses de Chiara sont parfois déroutantes.

• Je ne pense pas que j’étais dans la Sylve mais plutôt dans la Nariamórien, une immense forêt aux arbres gigantesques. J’ai vécu dans les arbres pendant ces trois ans.
• Oui j’ai vu la Reine Maenerin, une fois.

• Oui il y avait d’autres enfants avec moi. Certains sont morts pendant l’apprentissage. Ils doivent encore être une dizaine là bas.
• Non, je n’ai jamais été battue, affamée ni punie de manière violente.
• Lotta est très fort en magie, mais Eléonore est plus forte encore.
• J’ai eu plusieurs enseignantes pendant ces trois ans mais la plus marquante est Aínulaurië.
• Traverser la Sylve peut être dangereux pour toi maman, mais si tu veux je pourrai t’accompagner pour te protéger.
• L’interdiction des armes ? Je trouve que c’est une bonne chose. Si plus personne n’a d’arme, alors plus personne n’en a besoin pour se défendre.
• L’interdiction de la magie ? Oui je trouve que c’est bien aussi si elle n’est pas en harmonie avec les forces de la nature. Tu as bien vu ce qu’il se passe quand les mortels utilisent la magie de façon anarchique.
• L’interdiction de couper des arbres ? Ah oui, c’est vrai que c’est curieux. Il doit y avoir une bonne raison mais je ne la connais pas.
• La chose la plus laide dans la Nariamórien ? Mmm… les araignées je pense.

Morrigan met Johanna en garde contre sa fille : tu ne dois pas lui faire confiance lui dit-elle !

Et toute la journée Johanna se pose la question qui la renvoie sans cesse à ses propres démons. Si Chiara devait faire un choix entre sa famille et son devoir, que choisirait-elle ?